Ursa Major Geolodge

   
Rencontre avec les Ă©leveurs nomades

Au pays des cinq museaux*, goûtez à la vie des éleveurs nomades. Le temps d’une pause, celui d’un jeu d’osselets, d’une tasse de thé chauffé sur le poêle ou d’un verre d’aïrag, appréciez l’hospitalité mongole. Découvrez leurs traditions et savoir-faire, préparation du feutre, le meilleur isolant au monde qui soit, et peignage du si précieux cachemire, court et chaud duvet dont les chèvres se parent aux grands froids de l’hiver mongol.

Si le cœur vous en dit, participez à la tonte ou à la traite des animaux et à l’heure du regroupement des troupeaux, restez béats devant l’habilité des cavaliers mongols. Si vous leur demandez, ils n’hésiteront pas à vous faire la démonstration d’une capture à l’urga**, un art dans lequel ils excellent.

Pour ceux qui se sentent l’âme de bâtisseurs, demandez une initiation au montage de la yourte. Pour ceux qui apprécient les expériences culinaires, ne repartez pas sans avoir préparé et dégusté quelques beignets (khuchuur, boorstog) ou ravioles (buuz), typiques de la cuisine mongole.

NOTES ARTICLES /
* moutons, chèvres, chevaux, chameaux et bovins (vaches, yacks – implantés au Vème siècle et khaïnag, race issue du croisement entre vaches et yacks)
** perche en bois au bout de laquelle est accroché un lasso


Karakorum et son musée

Située à 370 km de l’actuelle capitale Oulan Bator, Karakorum (ou Kharkhorin), l’ancienne capitale fondée par Gengis Khan en 1220, fut bâtie par Ögödei Khan (1229-1241), fils de Gengis Khan. Située sur la route de la soie, elle abrite à l’époque de nombreux monastères mais aussi deux églises et une mosquée tel que nous le conte Guillaume de Rubrouck dans Voyage dans l’Empire Mongol, 1253-1255.

Durant une quarantaine d’année, jusqu’au règne de Kubilaï Khan (1259-1294), petit-fils de Gengis Khan, qui installe la nouvelle capitale à Khanbalik, l’actuelle Pékin, Karakorum fut le centre politique, économique et culturel de la Mongolie. En 1388, moins de deux siècles après sa construction, la capitale est détruite. Témoin de son glorieux passé, seul demeure aujourd’hui le monastère d’Erdene Zuu ou le Très grand monastère. Zuu se référant à un ensemble monastique, Erdene signifiant Trésor, Joyau, chéri, bien-aimé.

La visite du musĂ©e de la ville permet de se replonger dans l’histoire et la civilisation mongole. Ce musĂ©e très pĂ©dagogique abrite notamment une maquette et la plupart des objets exposĂ©es sont issus des fouilles archĂ©ologiques rĂ©alisĂ©es dans la rĂ©gion.

 Notre carte interactive: 47°11’43”N  102°50’21”E 


Monastère Erdene Zuu

Ce monastère symbolise l’arrivĂ©e du bouddhisme en Mongolie. Le bouddhisme, bien que visible dans le paysage mongol depuis l’époque turque (du 6e au 8e siècle), ne devient religion d’Etat qu’en 1260 sous le règne de Kubilai Khan, mais ne concerne encore que les sphères aristocratiques du pays. Il faut attendre Altan Khan et les annĂ©es 1570 pour parler d’une prĂ©sence et d’un impact vĂ©ritable de cette religion, appuyĂ©s par une politique de prosĂ©lytisme, de large vague de conversion et une vĂ©ritable chasse aux Sorcières des chamanes et leurs lieux de culte.

En 1578, Altan rencontre Sonam Gyatso, chef spirituel du Tibet avec qui il est en guerre ; ce hiérarque et moine bouddhiste le convertit, et se voit décerner par le Khan le titre de Dalaï Lama (le 3e), Océan de Sagesse. Ces deux précédents maîtres le seront a titre posthume. Commence ici une grande histoire d’amour… en effet, le 4e Dalaï Lama sera un Mongol, et exception faite des deux premiers, l’entière lignée des Bogdo Gegeen sera tibétaine. Aujourd’hui encore, on mesure cet attachement profond entre les deux Nations ; le Dalaï Lama est venu ici pas moins de 4 fois au cours des 10 dernières années, et il est impressionnant de voir l’accueil qui lui a été à chaque fois réservé. De plus, la communauté tibétaine se mobilise pour pallier l’actuel problème de relance de la religion en Mongolie : la majeure partie des lamas de moyen et haut rang ayant été purgés, peu ou prou sont compétents et un tant soit peu capable de lire les textes tibétains ; des pays comme le Tibet, le Népal, l’Inde ou d’autres pays occidentaux mettent en place des échanges entre lamas et professeurs de théologie.

Pour en revenir à Erdenee Zuu, c’est suite a une rencontre entre le Dalaï Lama et Abtai Khan que sera signé son acte de naissance ; ce dernier se voit offrir de nombreuses thangka. Les trois Zuu du monastère seront commencés en 1586 pour leur servir d’écrin.

Plan & caractéristiques générales
Erdenee Zuu présente un aspect des plus particulier de part son style très hétéroclite, et ce pour plusieurs raisons ; tout d’abord, sa construction s’étale des 16e au 19e siècles, et ensuite, il fut maintes fois détruit, brûlé et restauré, ajoutant à la multiplicité artistique de l’ensemble. Les contrastes les plus visibles d’ici sont le plan typiquement mongol, la présence majoritaire d’architecture chinoise des temples musées, et celle d’architecture tibétaine au Lavran, unique temple à être en activité aujourd’hui.

Le plan mongol se reconnaît à une disposition au sol des divers éléments identique à celle d’une ger. On retrouve en effet ici la division selon deux axes de coordonnées : A l’ouest, la partie la plus importante dédiée à l’homme et à la vie sociale, fait pendant à la partie est, consacrée à la femme et à la vie domestique. Ce qui ici se traduit par la présence des trois Zuu temples en Occident, alors qu’en Orient se trouve le Lavran, résidence originelle du Bogdo Gegeen. Au nord se situe l’espace le plus noble ou trône l’autel, le lieu des aînés et du repos, alors qu’au sud figure le labeur et les cadets. Nous retrouvions donc en Septentrion l’ensemble des temples tandis qu’auparavant figuraient au sud le lac sacré et la ger de cérémonie, édifiée en 1658 sous Abtai Khan comme espace aux grandes assemblées annuelles de la noblesse de la cité. Au centre, le foyer, est remplacé ici par le Stupa d’Or.

L’ensemble est entouré d’une enceinte carrée de 400 x 400m, reprenant au 10e les dimensions de l’antique Kharakhorum. Ses quatre murs sont percés d’une porte, réminiscence de l’inspiration des villes forteresses kitan et rappel tangible de leur fonction originelle de tours de garde.
Ces puissants contreforts sont surmontés de 108 stupas, nombre sacré par excellence, symbole du Bouddha, que l’on retrouve aussi en grains sur le rosaire lamaïste. Erigés entre 1734 et 1804, nombre d’entre eux renferment les reliques de lamas momifiés.

L’ensemble des temples fut construit sans le moindre clou ; l’ensemble des portes est orienté face au sud, par ou rentre le soleil et les amis.

A savoir, ce que nous voyons aujourd’hui du monastère n’est que l’ombre de ce qu’il a pu ĂŞtre ; au dĂ©but du 20e siècle, il comprenait plus d’une centaine de temples, quelques 300 gers et abrita jusqu’Ă  1000 moines en rĂ©sidence, ce qui lui valait le statut de monastère khalkha le plus puissant de Mongolie. Il subit comme tant d’autres les purges staliniennes dès les annĂ©es 30, ses temples furent dĂ©truits, ses moines tuĂ©s ou dĂ©portĂ©s, et Erdenee Zuu ferma ses portes jusqu’en 1965. Il fut alors ouvert comme musĂ©e, avant de reprendre en 90 son activitĂ© de culte.

Une trentaine de moines y Ă©tudient de nos jours en parallèle Ă  son activitĂ© de musĂ©e, ce qui reste des plus problĂ©matique (importance du site, interaction entre moine et touriste peu propice au recueillement, photographie indĂ©sirable, 2e Ă©tage du Lavran inaccessible aux visites, altĂ©ration des Ĺ“uvres par les fumĂ©es des lampes a beurre…).

Le site
Le choix de l’emplacement du monastère n’est pas du au hasard. Ce lieu est le témoin de l’histoire de tout un peuple. Depuis les temps les plus anciens, la vallée de l’Orkhon fut le siège des empires mongols Hiong-Nu, Juan Juan, Turc et Ouigour. Elle est par la même classée au patrimoine mondial de l’humanité, eu égard a son cadre naturel grandiose gardien d’une multitude de marques de ces époques : stèles a cervidés, pétroglyphes, khirgesuur, houn chuluu, sépultures et stèles… S’y installer à son tour légitime le pouvoir en place, sans même évoquer l’aura encore vivace du prestigieux Empire de Gengis Khan (de plus de 2 fois la taille de l’Empire Romain a son apogée) et sa légendaire capitale Kharakhorum, capitale en ruines dont les pierres furent utilisées pour construire Erdenee Zuu. Un détail peu anodin…

 Notre carte interactive: 47°12’06”N  102°50’35”E


ChevauchĂ©e mythique dans la VallĂ©e de l’Orkhon

EscortĂ©s par les meilleurs cavaliers du monde, partez pour une chevauchĂ©e mythique dans la VallĂ©e de l’Orkhon, qui abrite les sĂ©pultures millĂ©naires des anciens guerriers et ancĂŞtres nomades. Au pas ou au galop, selon votre expĂ©rience, vous ferez connaissance avec ces animaux qui sont depuis toujours au cĹ“ur, si ce n’est le cĹ“ur, de l’histoire mongole. Ă€ leur gloire, on chante des chansons et le son des archets sur le « morin khuur », vièle Ă  tĂŞte de cheval, instrument traditionnel mongol, est rythmĂ©, rodĂ©, Ă©rodĂ© sur leur course dans la steppe. Pour parler d’eux, il existe ici mille noms, mille nuances. Pour leur parler, vous apprendrez un nouveau langage. Ici les cavaliers ne disent pas « Hue » mais « Tchuu », ils montent leur cheval debout, les pieds en appui sur de larges Ă©triers et pour diriger l’animal utilisent non pas seulement les rĂŞnes, mais tout le poids de leur corps, en Ă©quilibre. Avec eux, vous soulèverez le sable des dunes, grimpant et descendant, et peut-ĂŞtre aurez-vous la chance d’apercevoir, un peu plus tard ou peu plus tĂ´t, leur danse, savamment orchestrĂ©e, fruit d’une tradition millĂ©naire, lorsqu’ils regroupent chaque jour pour la traite des juments et le soin des poulains les chevaux qui parcourent libres et en clan les Ă©tendues de la steppe.


Shankhiin hiid – Monastère de Shankh

FondĂ© en 1646 sous l’impulsion de Zanabazar, premier Bogdo Gegeen alors âgĂ© de 11 ans, le monastère de Shankh fut nomade jusqu’en 1787, ou il trouve son emplacement actuel. Plus de 23 constructions successives de ses temples aboutiront en 1885 Ă  ce qu’on en connait aujourd’hui. « Monastère de l’Ouest » de part son importance, il compta jusqu’Ă  2000 moines et de nombreuses Ă©coles, et Ă©tait renommĂ© pour abriter les Ă©tendards noirs de guerre de Gengis Khan. FermĂ© après les purges, 5 moines en sauvegardèrent secrètement l’activitĂ© dans une yourte pendant la pĂ©riode communiste ; l’un d’entre eux est Ă  l’origine de sa rĂ©ouverture en 1990, un stupa prĂ©vu en son honneur. Le monastère abrite aujourd’hui une trentaine de moines.

On peut assister aux offices matinales de ce monastère autour duquel un village s’est greffé, exemple typique de sédentarisation de structures elles aussi autrefois nomades.

 Notre carte interactive: 47°03’04”N  102°57’15”E


Observation astronomique à Ursa Major

Avec l’un des plus beaux ciel nocturne au monde au-dessus de votre tĂŞte, il serait dommage de ne pas l’explorer. Nous avons tout prĂ©parĂ© pour vous: le tĂ©lescope MEADE LX 200 ACF 300 mm, l’appareil privĂ© le plus puissant du pays, est situĂ© Ă  Ursa Major. IntĂ©grant l’un des systèmes optiques de dernière gĂ©nĂ©ration, le tĂ©lescope offre la possibilitĂ© de voir les observations du ciel nocturne sans distorsion. La localisation des Ă©toiles et l’orientation du tĂ©lescope sont automatisĂ©es grâce Ă  16 canaux GPS intĂ©grĂ©s. C’est aussi un outil idĂ©al pour l’astrophotographie de haute dĂ©finition et de haute prĂ©cision.

Mais observer les Ă©toiles en Mongolie ne concerne pas seulement la belle expĂ©rience; c’est une partie très importante de la culture locale. En regardant le ciel et en observant le mouvement de la Lune et des Ă©toiles, vous participerez Ă  une tradition sĂ©culaire d’observations astronomiques permettant aux nomades de naviguer dans les vastes steppes et dĂ©serts, de dĂ©terminer l’heure et la date ou de prĂ©voir le temps.

En raison du caractère essentiel de l’astronomie dans les conditions locales, nous avons lancĂ© un projet appelĂ© AstroMongolia dans le cadre duquel souhaitons approfondir et partager nos connaissance sur la cosmogonie mongole. En savoir plus sur le projet ici.


Stèles à cervidés et tombes à dalles de Temeen chuluu

À un kilomètre du village de Bat-Ölzi et de Tsagaan gol (la rivière blanche), au lieu-dit de Temeen chuluu (la pierre du chameau), se dressent une trentaine de pierres tombales et stèles à cervidés. Une de ces stèles à cervidés donne son nom au site. Datant de l’âge de bronze mongol (-3000 à -900 av JC), elle présente le dessin d’un groupement de petits personnages, de couleur rouge, précédé d’un homme conduisant un chameau. En pierre de granit non taillée provenant des montagnes alentour, pierres tombales et stèles à cervidés sur lesquels sont gravés cerfs et autres animaux gardent encore beaucoup de leurs mystères. D’après le livre Mongolin tuukh soyolin dursgal (Lieux d’histoire et de culture mongole) dont certains articles ont été traduits du mongol à l’anglais par les équipes d’Out of NowHere, il est dit que sur l’une des trois tombes explorées, les deux autres ayant été pillées, on a retrouvé outre des os de mouton et de bovidés, des morceaux de vase de style Ouigour, une ethnie datant du 9ème siècle ainsi qu’un sabot de cheval.


Falaise de Uurtiin TokhoĂŻ

Quelques kilomètres après l’accès payant au parc naturel du Khangaï, sur la route menant aux chutes de l’Orkhon, se situe un point de vue panoramique magnifique sur la Vallée de l’Orkhon et la rivière Orkhon qui coule en contrebas à une trentaine de mètres. Ici, tous s’arrêtent admirer le paysage et acheter une bouteille d’eau minérale aux vertus bienfaisantes, une eau « made in Orkhon ».

 Notre carte interactive: 46°53’25”N  102°24’37”E


Chutes de l’Orkhon

À quelques 28 km au nord-est du village de Bat-Ölziï, les chutes de l’Orkhon (Orkhonii khürkhree) se forment à l’endroit où la rivière Ulaan (rouge) se jette dans l’Orkhon. Pour cette raison également nommées Ulaan tsutgalaan (confluence rouge), les chutes de l’Orkhon ont un débit important. De 20 mètres de hauteur et de 10 mètres de large, l’eau de la cascade est richement chargée en minéraux, l’Orkhon traversant sur plus de 130 km en amont, de la chaîne montagneuse du Khangaï où il prend sa source jusqu’à Karakorum, des roches volcaniques.

 Notre carte interactive: 46°47’15”N  101°57’36”E


Ermitage de Tövhön hiid

Perché au sommet d’Öndör Shiveer (ou Övööt, selon les sources) à 2312m d’altitude, l’ermitage de Tövkhön khiid se compose de 14 petits temples construits sur une vingtaine de mètres de hauteur. Zanabazar, premier Bogdo Gegeen (chef spirituel et politique) de Mongolie, découvre l’endroit en 1648 ; y médite à partir de 1951 ; et commence son érection à partir de 1954, à ses 19 ans. L’endroit est appelé « Pays de la solitude heureuse ».

Zanabazar y vit, y travaille et y médite sur une période de plus de 30 ans. D’une très grande activité religieuse, intellectuelle et artistique, il y créera une grande partie de ses œuvres – comme par exemple l’alphabet Soyombo en 1680.

On trouve différents lieux de pèlerinage sur le site, dont l’une de ses empreintes de pas dans la roche ; de même que des grottes d’ermites, des temples… L’une des grottes est appelé « Ventre de la Mère » : on a à peine la place d’y entrer en rampant, de tourner sur soi-même et d’en ressortir, symbole de naissance, pour renaître purifier de ses fautes. L’ovoo surplombant le site est interdit aux femmes.

Le site est protĂ©gĂ© par la rĂ©gion depuis 1971, par le pays depuis 1992. Il s’y tient des cĂ©rĂ©monies particulières depuis cette mĂŞme annĂ©e. Après une visite du DalaĂŻ Lama en 1994, le site attire l’attention et est classĂ© Patrimoine mondial de l’humanitĂ© par l’UNESCO en 1996. Il est rĂ©novĂ© grâce Ă  l’Etat depuis 2001, et fait partie d’un système d’échange/jumelage avec l’une des datsans (= Ă©cole) de Gandan, Idgaachoinzenlin.

 Notre carte interactive: 47°00’46”N  102°15’25”E